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vendredi 17 juillet 2015

Consécration du nouvel autel majeur au sanctuaire d'Altbronn - 5 juillet 2015

La célébration de la bénédiction du nouveau mobilier liturgique et de la consécration du nouvel autel majeur au sanctuaire marial d'Altbronn a été présidée par Son Excellence Mgr Jean-Marie Speich, nonce apostolique.
Les festivités ont eu lieu le 5 juillet 2015, à l'occasion de la fête patronale.
 
 
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Préparatifs à la sacristie

 
Préparatifs à la sacristie

 
L'autel nu

 
Le maître-autel avec la statue du pélerinage

 
Avant la célébration

 
La crédence, au chœur

 
Procession d'entrée

 
Les reliques sont portées dans la procession

 
Bénédiction du siège de présidence

 
Aspersion d'eau bénite de l'assemblée, puis de l'ambon et de l'autel

 
Remise du lectionnaire au lecteur

 
Homélie

 
Pendant la litanie des saints

 
 
Déposition des reliques

 
Parchemin authentifiant l'acte

 
Le tombeau de l'autel est muré

 
L'évêque, revêtu du grémial, procède à l'onction avec le Saint-Chrême.

 
L'encens est allumé.

 
De l'encens est déposé sur les cinq croix de consécration.

 
Encensement de l'autel

 
Parure et illumination de l'autel

 
Liturgie eucharistique

 
Dans l'action de grâce...

 
Bénédiction

 
Procession de sortie

 
Avec les servants du jour !

 
 
 
Homélie de Mgr Speich
 
Chers Sœurs et frères, chers amis du pèlerinage de Notre Dame d’Altbronn, je suis heureux de vous accueillir pour ce grand moment de la vie de la Communauté de paroisses ‘Bruche, collines et coteaux’ qui devrait être placée sous le patronage de la Visitation de la Vierge, titulaire de ce sanctuaire. Je vous remercie d’être venus nombreux.
       L’église du pèlerinage vient d’être restaurée et embellie. Le Père Michel Steinmetz, soutenu par le Conseil de Fabrique et aidé par les donateurs et les artisans, a réussi à redonner à ce sanctuaire marial sa splendeur antique et sa dignité. Ses responsabilités diocésaines au Service de pastorale liturgique et sacramentelle, de musique et d’art sacrés, ont permis certainement de débloquer des situations et d’établir les contacts voulus. Qu’il en soit remercié et béni. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude aux bienfaiteurs et donateurs. Je remercie également le Maire d’Ergersheim et les membres du Conseil Municipal qui ont apporté leur contribution. Il est heureux qu’en Alsace les relations codifiées entre l’Etat et l’Eglise continuent à assurer l’harmonie des relations dans le respect mutuel des compétences. Sans eux, la réalisation de ces travaux n’aurait pas été possible. Merci également à vous tous de votre générosité. Au nom de l’Eglise, je remercie les entreprises et les artistes qui ont mis tous leurs talents dans l’exécution des travaux.
       La rénovation du sanctuaire et la réalisation de l’autel vous ont mobilisés, et cette fraternité a resserré les liens entre vous, surtout entre ceux qui se connaissaient peu ou pas et ceci au bénéfice de la communauté entière.
       Rénover une église n’est pas une mince affaire et, grâce à Dieu, il existe encore en Alsace des personnes énergiques et des fidèles courageux qui prennent cette entreprise à cœur. Cette rénovation des murs si nécessaire soit-elle, n’est que le signe de la rénovation intérieure, de celle qui nous approche de Dieu et nous ouvre au prochain en vérité. La rénovation de cette église ne sera donc complète que lorsque nos propres cœurs seront rénovés. Il s’agit là d’une entreprise à longue haleine autrement plus difficile et délicate que celles des murs et du sol de cet édifice. Car vous le savez comme moi, cet édifice n’est que le pâle reflet de l’Eglise tout entière. L’Eglise tout entière est composée des fidèles, pierres vivantes, qui se resserrent en fraternité autour du Christ (cf.1 P 2, 5), centre véritable de notre réalité catholique, tout comme l’est de manière matérielle le tabernacle, lieu terrestre de la présence réelle dans toute église ou chapelle. Afin que cette unité voulue par le Christ (cf. Jn 17, 20-24) se réalise aujourd’hui et demain, je vous invite à resserrer vos rangs autour de votre prêtre, dont la mission première et centrale est de vous indiquer avec clarté et patience le Ciel et le vrai et unique chemin qui y conduit. Cela demande au prêtre et aux fideles que vous êtes, beaucoup de foi courageuse et beaucoup d’humilité authentique. Il est difficile de laisser derrière soi le MOI, pour se concentrer sur l’autre, sur le TOI, et finalement sur DIEU.       
       Le réaménagement du chœur avec le nouvel autel dont chacun est fier aujourd’hui s’inscrit dans la réforme entreprise par les Pères du Concile Vatican II, au sujet de la liturgie et du lieu où celle-ci est célébrée. L’espace sacré est un lieu de gloire où le mystère du Dieu d’amour se révèle. Votre curé a voulu que ce nouvel autel soit réalisé avec des matériaux nobles, parce que l’autel est le lieu de la visualisation et de la présence du Christ. Il est beaucoup plus qu’un simple symbole, parce qu’il signifie la présence du Christ, Pierre angulaire sur laquelle se forme et se construit son peuple (cf. 1 P 2, 4-10). C’est pourquoi une seule pierre, un beau grès des Vosges, a été choisie. Cette pierre étonne par sa dureté et sa puissance qui sont tempérées par le rose de son grain. On admire et on craint cette masse et cette force. Elle existe. Elle est là fortement et le restera toujours. Il y a dans cet autel quelque chose qui dépasse la précarité de notre vie humaine. Cette pierre, qui est le dernier état de l’être, la limite inférieure de la création, le minéral anonyme, est appelée, en vertu d’une analogie inversée, à représenter la Puissance et l’Eternité divines.  
       L’autel, c’est la table du sacrifice, le lieu dont le peuple chrétien peut dire en vérité à la suite du Patriarche Jacob : « Que ce lieu est redoutable ! Ce n’est rien moins qu’une maison de Dieu, et c’est la porte du ciel » (Gn 28, 17). L’autel, c’est aussi la pierre, dont il avait fait son chevet la nuit de son combat avec Dieu et qu’il érigea en stèle : c’est Béthel (Gn 28, 18), la Maison de Dieu. Mais, l’autel, c’est aussi et surtout la table dressée dans la chambre haute par le Christ, la veille de sa Passion (Mc 14,15), où Il s’est donné jusqu’à ce jour en nourriture de vie éternelle aux disciples que nous sommes. L’autel, c’est à la fois le roc du sacrifice et la table de la Cène, les deux se confondant étroitement dans la personne du Christ.
       Je voudrais ajouter deux autres considérations sur l’autel.  Il est le lieu de la réconciliation et celui de l’Eucharistie. Comment peut-il être le lieu de la réconciliation ? Le Christ a exigé de se réconcilier avec son prochain avant de présenter l’offrande sur l’autel (Mt 5, 23-24). Il affirme ainsi la supériorité de l’autel sur l’offrande humaine, car il est lieu authentique de la réconciliation et du pardon. Et l’Apocalypse précise en faisant parler l’autel lui-même : « Oui, Seigneur, tes jugements sont pleins de vérité et de justice » (16,7). C’est pourquoi au début de chaque Eucharistie, nous demandons pardon à Dieu et à nos frères. Nous implorons de l’autel Sa miséricorde pour être justifiés par Sa vérité.
       Nous savons tous que l’autel est le lieu privilégié de l’Eucharistie. Le lieu de la présence du Christ total, corps et sang non dissociés. C’est pourquoi le premier autel ce sont les mains de l’Evêque et des prêtres. Mon cœur d’Evêque est édifié comme un autel malgré mon indignité et mon péché, car c’est le Christ seul qui sanctifie ; seul il doit être et le prêtre, et la victime et l’autel (Nicolas Cabasilas, La vie du Christ, V, SC 22, Cerf, 1990, p. 18 et 19. 31 ; et Explications de la divine liturgie, XXX, SC 4, Cerf, p. 169). Saint Ambroise résumait cette réalité sublime en quelques paroles lapidaires : « L’autel représente le corps et le corps du Christ est sur l’autel » (Des Sacrements IV, 7, SC, 25 bis, Cerf, 1961, p. 105). N’oublions pas que nous sommes le corps mystique du Christ. Chaque fois que nous regardons un autel dans une église, nous regardons le Christ et l’Eglise. Ce sont là dans l’unité et autour de l’Evêque, le seul Corps du Christ et le seul Sang du Christ pour nous unir, un seul autel et un seul évêque avec le presbyterium (cf. Ignace d’Antioche, Lettres. Aux Philadelphiens, IV, SC 10 Cerf, 1951, p. 143). L’autel est par excellence le lieu de l’unité et du salut aujourd’hui.
       Dans quelques instants, je vais rendre les mêmes honneurs que les saintes femmes ont rendus au Christ le soir du Vendredi Saint. Je vais oindre de Saint-Chrême cet autel comme les saintes femmes ont voulu embaumer leur unique Seigneur, puis je vais le vêtir d’un beau linceul blanc, en posant la nappe, puis je vais l’encenser. Enfin, il sera illuminé. Ce que ne savaient pas encore les saintes femmes, nous le savons : « Le Christ est ressuscité ! Alléluia ! » Son Corps est désormais lumineux et ses vêtements si « éblouissants, si blancs qu’aucun foulon sur terre ne saurait blanchir ainsi » (Mc 9,3). L’autel est le lieu du sacrifice et celui de la Résurrection. Saint Jean Chrysostome nous fait mieux comprendre la profondeur du geste de consécration. Il dit : « L’autel a ceci d’admirable, que lui qui était par nature une simple pierre, il est devenu saint par le fait qu’il reçoit le Corps du Christ » (Homélie 20 sur la 2 Lettre aux Corinthiens, PG. 61, 540).
 Des reliques sont déposées et scellées dans l’autel. Elles  nous rappellent que notre Eglise est une Eglise de témoins et de saints. Or le Christ, l’Eglise ne sont pas d’hier uniquement, ils sont d’aujourd’hui et de demain (cf. Heb 13, 8). Nous sommes les membres vivants de l’Eglise. L’autel, où sont célébrés les saints mystères, annonce et anticipe la Table du Royaume où nous serons rassemblés un jour avec tous les Saints autour de Dieu, encore mieux que sur la terre lorsque sommes rassemblés autour du Christ Eucharistie et Pardon. En regardant cet autel, nos regards suivent le Christ pour chercher les réalités d’en haut et vivre notre mission de « disciples-missionnaires » (Pape François, Evangelii gaudium, N. 120). Cette pierre statique et consacrée signifie donc parce que nous sommes des disciples du Christ dont nous portons le nom, notre devoir missionnaire.
Puisse Dieu réaliser en nous et autour de nous, tout ce que je viens de dire. Amen.